mercredi 15 juillet 2009

Lesa Stringer, la renaissance du bob français - Newsletter France Olympique juin 2009

Pour la première fois, la France va aligner un bobsleigh féminin en Coupe du Monde l’hiver prochain, pour aller plus loin, c'est-à-dire obtenir une qualification tout autant historique pour les Jeux de Vancouver.


Lesa Mayes-Stringer

L’histoire toute neuve du bob féminin français est celle de Lesa Mayes-Stringer, Canadienne d’ascendance française, née dans le Saskatchewan et comptant parmi les meilleures pilotes au monde. Après avoir brillé sous les couleurs de son pays natal, elle s’est installée en France.

Avec son délicieux accent nord-américain, Lesa raconte : « J’avais arrêté la compétition en 2005. J’ai décidé de réfléchir. Au bout de deux ans, j’ai cherché à repartir avec un nouveau bob et j’ai rencontré un entraîneur hollandais qui avait travaillé avec les Français, Arendt Glass, il m’a dit ‘pourquoi ne pas venir dans l’hexagone ?’ et me voilà ». Lesa et son époux, parents de trois enfants, géraient une entreprise de géothermie au Canada, qu'ils implantent désormais de ce côté de l'Atlantique.

« Lesa est venue en France pour créer un bob français » explique Eric Le Chanony, DTN adjoint à la Fédération Française des Sports de Glace, lui-même ancien « bobeur », médaillé de bronze à Nagano en 1998 et champion du monde 1999 en bob à 4 avec Bruno Mingeon.
« Nous la soutenons, nous mettons une structure autour d’elle pour un sport coûteux, qui nécessite beaucoup de déplacements à travers toutes les pistes du monde. Ce soutien n’est pas anodin » . Il fait en fait partie d’un véritable projet dont Lesa Stringer est la rampe de lancemement : La renaissance du bobsleigh en France, son développement. Un nouveau départ.


Le bob de Lesa

Pour ce qui est du matériel, Lesa explique « Une de mes meilleures amies canadiennes m’a proposé son bob. Nous l’avons « retravaillé » dans une « top manufacture » et il est parfaitement bien réglé, performant. Nous avons refait une peinture spéciale, aux couleurs de l’armée de l’air avec ses liserets bleu-blanc rouge ». Eric Le Chanony ajoute « Lesa a acheté son bob, ce qui souligne son investissement personnel ».

Plusieurs filles sur les rangs


Eric Le Chanony, Lesa Stringer, Sophie Michel et Doriane Rémy

Avec qui Lesa Stringer, plusieurs fois sur les podiums mondiaux lors de sa carrière canadienne, va-t-elle s’engager dans le défi olympique français ? Plusieurs filles sont sur les rangs. A Cargèse, les « pousseuses » Sophie Michel et Doriane Rémy sont présentes.

« J’ai vu le film Rasta Rocket quand j’étais petite, et je me suis dit que j’en ferai un jour » explique Sophie, qui pratique également le lancer du disque. Doriane, elle, est une sprinteuse qui court le 100 et le 200m « J’ai essayé le bob avec Laurence Manfredi, la lanceuse de poids, et voilà ! ».

D’autres filles, comme Nadia Vigliano, championne de France de javelot ou la judoka Anne Morlot, sont sur les rangs. On évoque même le nom d’Eunice Barber. « Les qualités de sprinteuses sont essentielles. Nous cherchons des profils explosifs. Nous ferons une série de tests, et nous enverrons les deux meilleures en Coupe du Monde » explique Eric Le Channony.

Grâce à ses résultats en Coupe d’Europe cet hiver, Lesa, le plus souvent poussée par Doriane Remy, a donc gagné sa place en Coupe du Monde. « L’hiver prochain, il y aura deux possibilités pour aller aux Jeux. Soit finir dans les 14 ou 15 meilleures mondiales à l’issue des 8 épreuves de la saison, soit se classer dans le top 10 lors des championnats d'Europe, mais le but, ce n’est pas d’aller à Vancouver, c’est d’y faire un résultat ! » dit Eric Le Chanony. Il faudra encore trouver un entraîneur qui accompagnera les filles sur les pistes du circuit mondial. Le jeu en vaut la chandelle.

« Du Canada à la France pour revenir au Canada disputer les Jeux, c’est un rêve » dit Lesa Stringer qui peut également amener des partenaires commerciaux pour boucler les budgets.

« Nous misons sur elle, nous investissons car nous pensons qu’elle peut obtenir de grands résultats. Ce n’est pas une opération commando, mais une véritable entreprise de développement de tout le secteur bosleigh-luge-skeleton » conclut Eric Le Chanony. Et pour cette entreprise, un outil existe : la piste olympique de La Plagne. Allez les bleues !

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